Installation vidéo

Resolution 37/7


INFOS

ARTISTE

Djeff

RÉALISATION

Thierry Bohnké

IMAGE

Francine Filatriau

MONTAGE

Marianne Hervé

SON

Tomasz Namerla

SOUND DESIGN

Pascal Boudet

RÉGIE

Camille Angot

© 2016


Djeff, artiste avec qui nous avons déjà collaboré sur plusieurs oeuvres nous a emmené à la citadelle souterraine de Verdun pour réaliser la vidéo de son installation Resolution 37/7. Dans la gadoue, sous les orages et entre quelques éclaircies nous avons bravé les éléments pour filmer sous toutes les coutures une performance de 7 heures : la fonte lente et inexorable de 111 bouteilles glacées contenant chacune une partie de la charte mondiale de la nature de l’ONU.


D'où t'es venu l'idée de faire une oeuvre à partir de la charte mondiale de la nature ?

Djeff : C’est l’aboutissement d’un travail de 3 années autour de cette resolution de l'ONU. C’est un texte qui date de 1982 et qui est en sursis. J’avais besoin d’un langage visuel fort qui puisse exprimer son état. C’est à dire un texte à l’abandon, complètement déchiqueté en centaines de morceaux et très difficile d’accès. Dans la performance c’est l’accumulation de débris de verre qui empêche la lecture et la prise de connaissance de ce texte.

Pourquoi avoir imprimé les fragments de ce texte sur des étiquettes de composition ?

Djeff : Ce sont les étiquettes qui se retrouvent dans tous les vêtements. Je trouvais ce support très approprié parce que l’étiquetage c’est une directive mondiale, on ne peut pas acheter un vêtement sans qu’il y ai un étiquette de composition. Et ces étiquettes, elles sont là elles nous gênent et généralement on ne les lient pas. Au contraire on est plutôt à les couper parce qu’elles nous grattent, elle nous chatouillent un peu, elles nous dérangent et c’est finalement le sort de ce texte : on s’en fout, personne le lit, il gratte un peu parce qu’il vient encombrer les activités humaines, il vient dire qu’on devrait être un peu plus raisonné. Il n'est pas très contraignant mais il est d’une logique implacable. C’est à dire que évidement il y a une exploitation humaine de la planète mais cette exploitation elle peut être tout à fait raisonné et surtout réparé. Quand on a exploité, on peut remettre l’état de l’exploitation tel qu’on l’a trouvé. Ça donne une durée de vie plus longue avec beaucoup plus de sens.

Dans quel cadre a été réalisé cette vidéo ?

Djeff : À l’invitation du Grand Festival qui s’est tenu à Verdun en juillet, cette possibilité m’a été offerte d’ouvrir le site de la citadelle souterraine qui est un lieu interdit au public. Il est assez rare de pouvoir y pénétrer. J’avoue que toute l’équipe du Grand Verdun a été très sensible à la démarche et a accepté d’ouvrir l’intégralité du lieu et de pouvoir aller tourner dans les endroits qui nous paraissaient le plus intéressant. Ce sont des lieux d’une beauté et d’une fragilité totalement inouïe. C’est dans ce cadre là que l’on a eu la chance de pouvoir tourner. C’est une site qui a été le théâtre d’opération vraiment barbares. C’est là où des milliers d’hommes se sont relayés pour faire la guerre. Et puis ça a été totalement laissé à l’abandon et la nature a reconquis ce qui lui appartenait. C’est cette dualité qui est vraiment magnifique : des bâtiments construits à la force de l’énergie humaine qui sont aujourd'hui recouvert par la force de la nature. En très peu de temps la nature s'est réapproprié ce qui lui a été dépossédé. Cette résonance entre la folie humaine de la guerre et l’état de ce texte, ça faisait une parabole très intéressante.








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