Érosion est une installation documentaire qui évoque les relations entre l’être humain, l’océan et le recul du littoral. Le visiteur est immergé dans un univers où se confrontent, sur deux grandes projections, l’eau et la terre. Plusieurs écrans et des casques audio sans fil lui permettent de s’isoler du tumulte des éléments et de rencontrer des témoins de l’érosion, témoins des changements climatiques.
La mer sculpte les continents petit à petit, tous les jours.
Elle grignote ce qui ne lui résiste pas et avance inexorablement sur les déserts, les terres inhabitées ou au contraire surpeuplées. L’érosion, épée de Damoclès autrefois négligée, menace aujourd’hui les habitants des côtes qui se sont installés près de la mer. L’Homme emmure et enroche pour se protéger mais la sentence est déjà tombée.
Aurélien Chartendrault s’intéresse particulièrement aux thématiques environnementales. Ses recherches portent principalement sur les rapports et les conflits entre l’être humain et l’environnement qui l’entoure. C’est cette perpétuelle lutte qu'il souhaite mettre en scène dans son installation : une lutte de tous les instants aux quatre coins de la planète. Elle est violente
et brusque dans certaines régions, sournoise mais irrévocable dans d’autres zones géographiques.
Le Prix Nobel de chimie, Paul Crutzen introduit le terme «Anthropocène» en 2000 pour caractériser une nouvelle époque géologique dans laquelle les humains constitueraient une force géologique. Une puissance dont on néglige le potentiel à se retourner contre nous-même. Pour Crutzen, les activités humaines, particulièrement celles des sociétés industrialisées depuis la révolution thermo-industrielle (1840), sont responsables de cette sortie de l’Holocène (période interglaciaire au climat stable commencée il y a 12 000 ans). Ce sont les répercutions de cette force géologique incontrôlée qui sont mises en relief dans ÉROSION.
Les personnages principaux de l’installation ÉROSION vivent face aux effets de la destruction de notre écosystème. Ce sont les témoins de notre fausse invincibilité et de notre inconscience générale.
